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La sculpture
La gravure
La peinture
Les gravures pariétales du Roc-aux-Sorciers s’observent sur une surface aujourd’hui érodée, très certainement la paroi originelle. Elles se révèlent sous forme de vestiges qui témoignent d’un ensemble probablement plus étendu que ce que nous pouvons observer aujourd’hui. Ces gravures sont particulièrement fines et érodées ; ce ne sont souvent plus que des tracés vestigiels correspondant aux fonds de trait des incisions d’origine.
Malgré son érosion, cette surface laisse percevoir une préparation de la paroi avant gravure, matérialisée par des fonds de cupules larges aux bords très adoucis. L’identification de cet état de surface particulier révèle systématiquement des éléments de gravures sur la paroi de l’abri Bourdois comme sur la surface des blocs du plafond de la cave Taillebourg ; il attire notre attention sur ces gravures tellement vestigielles qu’elles pourraient passer inaperçues.
Dans la cave Taillebourg, la surface gravée finement devait être importante au regard des nombreux blocs trouvés en fouilles portant encore des traces vestigielles de gravures fines. Nous savons que suite aux altérations naturelles, l’épiderme de la pierre a souvent disparu, emportant les gravures fines ou ce qu’il en restait.
Dans l’abri Bourdois, les gravures se retrouvent à la fois dans la partie basse de la frise in situ et sur la plupart des blocs ornés retrouvés dans les fouilles, portant des anneaux et des éléments peints. En 2004, un raccord exceptionnel fut réalisé sur le site par Emmanuel Desroches, restaurateur, grâce à un petit bloc venant s’intercaler entre deux blocs de dimensions importantes. Une fois raccordé, l’ensemble offre une large surface présentant des particularités : une surface peinte et finement gravée très indurée, une face de fracture inférieure plane et également concrétionnée, une largeur constante des blocs raccordés – peut-être à comparer à la largeur d’un banc d’arrachement de calcaire du plafond de l’abri Bourdois. Ces constats font incliner les restaurateurs vers une provenance possible du plafond de l’abri Bourdois. Afin de pouvoir infirmer ou confirmer cette hypothèse, un travail de repérage des faces d’éclatement et une cartographie des formes de fracture du plafond de l’abri sont actuellement entrepris.
La présence d’une voûte portant de fines gravures dans l’abri Bourdois conduit à de nouvelles questions sur l’organisation des figures, cette fois-ci gravées et peintes, sur leur condition d’éclairage et donc sur leur lisibilité et leur relation avec la frise sculptée.
Technique de gravure fine
Technique de gravure profonde
Auteur : Camille Bourdier
© Réunion des musées nationaux – 2009