Contenu Menu Aide et Accessibilité
Sculptures en place dans la cave Taillebourg
© Geneviève Pinçon, ministère de la Culture, ill. Geneviève Pinçon.
L’été 1949, Suzanne de Saint-Mathurin eut comme objectif pour sa campagne de fouilles de « débloquer la suite de l’abri comblé jusqu’à la voûte par un éboulis important qui recouvrait la surface de la couche archéologique1 ». C’est alors qu’elle repéra sur la voûte de l’abri un bison en relief associé à des sculptures détériorées.
Dans l’état actuel, l’avancée de la voûte ne peut être profilée de façon exacte.
Au plafond, la partie la plus lisible correspond à celle où se situe le bison. Il fut découvert le 30 juin 1949 et achevé d’être dégagé le 6 juillet. Ce fut la première preuve d’un art pariétal au Roc-aux-Sorciers. Il se situe au dessus du locus VII fouillé par Suzanne de Saint-Mathurin dans lequel plusieurs blocs ont été découverts et sont à rapprocher de ce bison. Ces blocs, qui se raccordent en partie, portent des représentations de bisons.
À proximité du bison, plus en aval mais dans le même alignement, des éléments sculptés sont encore nettement repérables. Il s’agit d’un fragment de sculpture qui porte un gros anneau orienté est-ouest de 15 cm de largeur maximale. Il a été sculpté sur l’arête d’un bas relief au bord abrupt. Toute la surface de ce vestige de relief est couverte de gravures très fines très érodées. Un fragment de bandeau en relief avec un remplissage de hachures obliques a été préservé.
Il apparaît que la voûte de la cave Taillebourg a été, sur une surface continue et relativement large, entièrement travaillée par les Magdaléniens. En effet, les sculptures ont été réalisées en continuité, tout au moins d’un point de vue topographique. Il n’apparaît pas de zones vides, c’est-à-dire de zones où la surface de la roche est restée naturelle. Cela s’inscrit en continuité de la frise de l’abri Bourdois.
Relevé des vestiges de sculptures sur la voûte de la cave Taillebourg
© Geneviève Pinçon, ministère de la Culture, ill. Philippe Plailly.
La prospection du plafond dans son intégralité a été entreprise. Il s’avère que beaucoup de traces de sculptures sont encore visibles notamment dans la partie amont du gisement. Ces vestiges pourraient servir de repères pour la restitution virtuelle des blocs du plafond de la cave Taillebourg, mais le mauvais état de conservation de certains blocs et du plafond n’a pas permis à ce jour d’avancer dans ce sens. Une bonne lisibilité du plafond permettrait de retrouver des indices de zones sculptées effondrées qui faciliteraient les remontages au plafond. L’unité géomorphologique clairement individualisable est abordée de façon fragmentaire dans la cave Taillebourg.
La distribution des figures, et donc des thématiques, ainsi que celle des anneaux ne permettent pas actuellement de voir, comme le suggérait Suzanne de Saint-Mathurin, si l’espace est compartimenté, si différents registres et différents panneaux sont discernables comme dans l’abri Bourdois.
1 S. de Saint-Mathurin, « Les bas-reliefs et la frise sculptée d’Angles-sur-l’Anglin (Vienne) », Institut français d’anthropologie, séance du 15 mars 1950, p. 124.
Auteur : Geneviève Pinçon
© Réunion des musées nationaux – 2009