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La collection Rousseau comporte 94 éléments de parure. Les trois principaux types identifiés sont identiques à ceux décrits pour la collection Saint-Mathurin. Signalons cependant la présence d’une pièce unique : la moitié d’un anneau en pierre de couleur verte et de petites dimensions (1,35 × 0,7 × 0,35 cm).
Au sein de la collection Saint-Mathurin, 375 éléments de parure ont été décomptés. Ils se répartissent en 5 types : dents aménagées (108), stomach beads1 (32) ; coquilles percées ou non (229) ; perle (1) ; os percés et encochés (5). Cette variété des supports se traduit également par une diversité de formes et de décors. En effet, bien qu’un seul type de décoration anthropique ait été observé (courtes incisions transversales sur la racine de 31 dents, sur 13 stomach beads et 5 os), nous devons tenir compte du riche décor naturel des éléments de parure, et notamment des coquilles2.
Pour l’abri Bourdois, la majorité des éléments de parure proviennent des couches RSC, RSD et RSE, avec une concentration en RSD (51,28 % des pièces découvertes dans cet abri). Pour la cave Taillebourg, la grande majorité de ces objets ont été découverts dans les couches TCC et TCD (respectivement 45,51 % et 44,91 % des pièces découvertes dans cet abri).
L’acquisition des matières dures d’origine animale utilisées s’est faite selon deux modes : récupération in situ ou aux environs proches des abris (os, dents, coquilles fossiles) et imports (ivoire de mammouth, coquilles marines), qui attestent de contacts avec des régions plus lointaines (déplacements sur grandes distances et/ou échanges ?).
D’un point de vue typo-technologique, nous ne pouvons que constater une grande homogénéité intra- et intersite entre l’abri Bourdois et la cave Taillebourg. La seule différence notable réside dans la quasi-absence de stomach beads dans l’abri Bourdois, tandis que ce type de pièce est relativement bien représenté dans la cave Taillebourg.
Différents degrés de façonnage sont à signaler dans la fabrication des éléments de parure. La morphologie naturelle des dents et des coquilles n’a pas été modifiée. Le seul mode de suspension identifié consiste en une perforation (voire deux pour 5 coquilles), réalisée à l’apex de la racine des dents, au niveau du labre ou à la base du dos des coquilles spiralées des gastéropodes et au niveau, ou à proximité, du crochet des valves plates et plus épaisses des lamellibranches. Pour les os, seules des parties distales de métapodiens de saïga ont été débitées (stigmates techniques non visibles) et utilisées, mais sans que leur forme originelle soit modifiée. Une perforation a été pratiquée sur la face antérieure de l’os, en position médiane, et en regard d’une encoche aménagée sur la face postérieure. Enfin, les stomach beads et la perle correspondent à des pièces entièrement façonnées, de morphologie globalement piriforme (stomach beads) ou globuleuse (perle).
Par ailleurs, des résidus d’ocre ont été observés dans la perforation de deux pièces et dans le fond des incisions du décor de neuf autres. Cette coloration pourrait être fortuite (« pollution » du sédiment). Elle pourrait également avoir des raisons techniques (utilisation de poudre d’hématite pour faciliter certaines étapes de fabrication) et/ou esthétiques.
Enfin, l’ébauche de stomach bead et les dents en cours de façonnage attestent d’un façonnage sur place d’au moins une partie des pièces concentrées dans la partie amont du site (cave Taillebourg). Quant aux usures observées au niveau des perforations et à l’effacement des stigmates techniques, ils suggèrent un port relativement prolongé des éléments de parure.
Les dents aménagées
Les stomach beads
Les coquilles
Une perle
Les os percés et encochés
Un petit anneau de pierre
1 Nous avons conservé ici la dénomination d’origine, stomach bead, donnée à ce type de pièces par Suzanne de Saint-Mathurin.
2 Nous remercions P. Lozouet pour la détermination des coquilles.
Auteur : Carole Vercoutère
© Réunion des musées nationaux – 2009