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Ce gisement s’étend sur une cinquantaine de mètres. Il comprend en amont la cave Taillebourg (ou cave Lucien Jacob), qui correspond à un vestibule typique, et en aval l’abri Bourdois, qui est un abri-sous-roche à faible encorbellement.
Un relevé topographique1 à l’échelle originale de 1/50 a été réalisé en 1993 par François Rouzaud et Yanik Le Guillou (SRA de Midi-Pyrénées). C’est ce relevé que nous utilisons comme plan de référence du gisement. Le relevé topographique et les carnets de fouilles de Suzanne de Saint-Mathurin constituent des sources pour la localisation des blocs ou du mobilier archéologique. La superposition des deux plans topographiques est possible car plusieurs éléments repérés par Suzanne de Saint-Mathurin sont encore visibles sur le site, et donc repositionnables sur le relevé de François Rouzaud et Yanik Le Guillou.
L’analyse de la topographie des lieux est particulièrement intéressante pour l’interprétation de la morphologie du site à l’époque magdalénienne :
« La rectitude de la falaise à l’endroit de l’abri Bourdois et de la cave Taillebourg, associée à la présence, sur le même axe et à l’extrémité est du site, d’une entrée de grotte, suggèrent la préexistence d’une diaclase (?) d’importance qui a évolué en un conduit spéléologique. Ce dernier aurait été ultérieurement recoupé par le méandre de l’Anglin, formant ainsi une sorte de “tunnel”, peu à peu ouvert par places sur la vallée et probablement largement éclairé... [Plusieurs] éléments nous permettent d’envisager l’existence, au Magdalénien, d’un très vaste abri naturel rocheux couvrant le site sur un minimum d’une centaine de mètres carrés de surface. Ce vaste surplomb incluait les actuels abri Bourdois et cave Taillebourg dans un seul et même site... La précision de la position du Roc-aux-Sorciers (primaire ou secondaire) serait fondamentale pour retracer l’histoire de l’abri2. »
Le nom du Roc-aux-Sorciers utilisé par Suzanne de Saint-Mathurin est mentionné bien avant la découverte du site archéologique, en 1903, dans l’ouvrage de Jacques Rougé qui décrit le village d’Angles-sur-l’Anglin : « Dans un méandre, les rocs de Dousse, où gîtent des corbeaux, penchent leurs dentelles de pierre en des reflets tremblants. Voici le roc aux Sorciers. Il est à demi éboulé, tombé. On conte qu’un devin voulant le rouler à l’eau, en fut empêché par les prières d’un moine des entours3. »
1 G. Pinçon, Étude et relevés d’art pariétal. Le Roc-aux-Sorciers (Vienne), rapport d’activités, 1993.
2 F. Rouzaud et Y. Le Guillou, in : G. Pinçon, Étude et relevés d’art pariétal. Le Roc-aux-Sorciers (Vienne), rapport d’activités, 1993.
3 J. Rougé, Angles et l’Anglin, Berry et Poitou. Étude traditionaliste et pittoresque, 1903, p. 50.
Auteur : Geneviève Pinçon
© Réunion des musées nationaux – 2009