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Le Roc-aux-Sorciers : art et parure du Magdalénien

N° BDD :

Bloc sculpté et gravé

MAN 86828 137 — BDD 137

Origine

Le Roc-aux-Sorciers, cave Taillebourg ; secteur : partie aval.

Matière et technique

Calcaire jurassique oolithique.

Long. max. : 156 cm ; L. max. : 55 cm.

État de conservation

Fragment calcaire du plafond de la cave Taillebourg ; bon état.

Numéro de restauration : bloc F45.

Décor

Technique : sculpture (bas-relief à bords abrupts), incision, piquetage, raclage, martelage.

Nous distinguons, de gauche à droite, l’arrière-train d’un sujet animalier vu de profil gauche. Sa ligne dorsale est fracturée ainsi que sa queue. Il s’agit d’une sculpture en bas relief au bord abrupt avec un fort dégagement de matière. L’épaisseur du relief du dos est de 3,5 cm, la zone de dégagement maximale relevée est de 15 cm. Par ses proportions, il rappelle les figures de bison ou bouquetin sur d’autres blocs issus de la cave Taillebourg.

Plus à droite, un anneau fracturé est visible. Sa longueur maximale est de 7,5 cm. Juste au-dessus, des vestiges de gravures profondes et larges, piquetées, apparaissent. Ils mettent en relief deux sabots. Un troisième du même type est repérable quelques dizaines de centimètres plus à droite au même niveau que les premiers, et pourrait être interprété comme le vestige d’un troisième sabot d’un même animal reproduit de profil droit.

Au-dessus, avec un dégagement de matière large et profond très raclé, deux pattes de profil gauche jointes sont sculptées. Il s’agit de deux pattes aux sabots bisulques avec l’ergot et le galbe du mollet nettement figurés. Il s’agit là encore d’une sculpture en bas relief au bord abrupt, d’une épaisseur de l’ordre de 1 cm, avec un dégagement de matière atteignant 7 cm pour la patte gauche.

Entre les deux jarrets, plusieurs stries obliques profondes semblent correspondre à l’enlèvement de la matière pour distinguer les deux pattes. Malheureusement ces stries ont un aspect récent et nous amènent à émettre quelques réserves. Ce procédé technique de mise en relief ne peut être retenu pour l’instant comme magdalénien. La découverte de ce même phénomène sur une autre sculpture nous amènera à reconsidérer cette technique de dégagement de relief. Ces pattes fracturées pourraient appartenir à un bison ou à un bouquetin.

Juste à droite, au même niveau, deux cupules profondes se rejoignent. Enfin, encore plus à droite, un volume imposant formant une sorte de croupe animalière vue de profil gauche, en position inclinée à gauche par rapport à la position actuelle du bloc, est sculpté en bas relief. Ce qui correspondrait à l’arrière de la cuisse gauche a été fortement aplani par raclage.

Juxtaposé, un gros anneau complet est façonné. Les cupules participant à son élaboration ont des diamètres et des profondeurs importants (en moyenne 10 cm de diamètre pour chacune et 11 cm et 8 cm de profondeur respectivement). Le pont encore intact fait 3 cm de large.

Associées à cet anneau, juxtaposées à droite, des pattes fracturées, probablement de cheval, étant donné le galbe du sabot, apparaissent fortement détériorées. L’animal serait de profil gauche également. On peut lire le détail du sabot, de l’ergot et de la jambe. Un vestige allongé de la patte qui lui est associée se situe juste à sa droite. Elle est malheureusement en partie détruite.

Commentaire

Ce bloc présente dans sa matière deux types de bancs calcaires, l’un particulièrement riche en fossiles, l’autre plus compact aux grains plus fins. Or, ce même phénomène s’observe au plafond où l’on retrouve ces deux bancs de calcaire en place, notamment au niveau du bison encore au plafond. Cet indice morphogéologique permet aussi de définir l’orientation d’origine du bloc et guide ainsi sur le sens des figures. Sur ce bloc, les sujets sont orientés dans le même sens haut/bas, et trouvent leur position au plafond, les pattes vers l’intérieur comme les figures du bloc monumental et le bison encore in situ. Ce bloc nous offre des vestiges anthropiques sur toute sa surface, soit près de 8 m², ce qui correspond à une surface importante du plafond. Nous retrouvons sur ce bloc des éléments révélateurs d’interventions successives des Magdaléniens sur la paroi. Des éléments fragmentaires de sculpture peuvent être interprétés en se référant aux sujets connus à Angles. Cette transposition est tentée pour aider à la lecture et à l’interprétation, car le site d’Angles a l’avantage de rassembler des figures qui, même si elles sont chacune uniques par leurs détails figurés ou leur attitude, sont construites sur des proportions et des volumes constants selon les espèces.

Bibliographie

Inédit.

Geneviève Pinçon, Aurélie Abgrall, Camille Bourdier, Oscar Fuentes

Bloc F45 de la cave Taillebourg (BDD 137) : cliché de la face ornée..
© Geneviève Pinçon, ministère de la Culture, ill. Oscar Fuentes, 2007.
Zoom navigable

Bloc F45 de la cave Taillebourg (BDD 137) : détail des pattes de bovidé sculptées..
© Geneviève Pinçon, ministère de la Culture, ill. Oscar Fuentes, 2007.
Zoom navigable

Bloc F45 de la cave Taillebourg (BDD 137) : relevé analytique complet de la face ornée..
© Geneviève Pinçon, ministère de la Culture, ill. Valérie Feruglio, Geneviève Pinçon, 1999.
Zoom navigable

Bloc F45 de la cave Taillebourg (BDD 137) : relevé des éléments sculptés..
© Geneviève Pinçon, ministère de la Culture, ill. Valérie Feruglio, Geneviève Pinçon, 1999.
Zoom navigable

Bloc F45 de la cave Taillebourg (BDD 137) : légende du relevé analytique..
© Geneviève Pinçon, ministère de la Culture, ill. Aurélie Abgrall, 2008.

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Bloc sculpté et gravé

Origine

Matière et technique

État de conservation

Décor

Commentaire

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